Liturgie commémorative

(Cliquez sur te titre pour regarder la messe dans l’église du Diocèse aux Forces Armées, Saint-Jacques sur Coudenberg

Nous nous souviendrons toujours de nos morts et nous prions pour eux et leurs familles … Même -et peut-être encore plus fortement- en ces temps troublés.

La distance sociale ne nous empêchera pas d’exprimer notre profonde connexion …

Belgische Luchtmacht Gedachtenisliturgie – Liturgie commémorative Force Aérienne belge – 23 Nov 20 – YouTube

Depuis des années, la Force aérienne belge avait l’habitude de, début novembre, honorer ses défunts.   Cette commémoration étant connue par la plupart comme « la messe de Fonavibel ». Vu le renforcement des mesures de protection prises par les autorités, il n’a pas été possible, cette année, d’organiser la traditionnelle eucharistie solennelle en la basilique nationale du Sacré Cœur à Koekelberg.   Il n’y aura donc, cette année, ni splendide prestation de la Musique Royale de la Force aérienne, ni rassemblement de la « grande famille bleue » avec les délégations des différentes unités, ni sonnerie de clairon, pas plus que de représentant de Sa Majesté le Roi ou de présence des familles et amis …

Tout est différent, cette année, de même que les jours où nous fêtons la Toussaint et commémorons les fidèles défunts.   Avons-nous été sur les tombes de ceux que nous avons aimés ou, vu les circonstances, avons-nous préféré nous en abstenir ?   Allons-nous témoigner un dernier hommage à ceux qui ont succombé en silence et sans véritable adieu ou nous limiterons-nous à allumer une bougie auprès d’une photo sur le coin d’une armoire ?

Aussi rationnel que nous puissions être, il nous arrive de parler à ceux qui nous ont quitté, d’allumer l’une ou l’autre bougie et de ne pas encore écarter la chaise qui était la place habituelle de la personne disparue.   Ce comportement, tout sauf rationnel, est, d’une certaine manière, empli de religiosité et a toujours existé.

C’est peut-être là la vraie signification de ces jours de commémoration.   Ils permettent d’entrevoir la vitalité du fondement religieux dans l’être humain et offrent à tout un chacun, très personnellement, un cadre important pour se souvenir, faire son deuil et, un moment, se laisser aller.


Par cette démarche de commémoration, nous nous tournons vers notre passé et les générations qui nous ont précédées.   Se souvenir permet de mieux s’identifier et nourrit la mémoire collective, ce qui est parfois nécessaire en des temps marqués par la vitesse et la volatilité des choses.

C’est pourquoi ne « rien » faire, était tout sauf envisageable !

Après concertation avec le service des relations publiques et un certain nombre de collègues, nous nous sommes retrouvés présents à seulement cinq personnes, le lundi 16 novembre, en l’église St Jacques sur Coudenberg, cathédrale du diocèse aux Forces armées : l’aumônier en chef Johan Van den Eeckhout et les aumôniers de la Force aérienne Robrecht Boone (par ailleurs curé de la paroisse militaire) et Eric Pétré, avec en outre le sacristain de St Jacques et le cameraman du service des relations publiques de ComOpsAir, l’adjudant Michaël Moors.

Au début, cela nous a paru quelque peu étrange et pouvait nous mettre mal à l’aise.   Célébrer dans une église vide et nous adresser à des gens qui n’étaient pas présents, mais, petit à petit, à travers le silence, les textes et les prières, les noms qui ont été rappelés, les bougies allumées, nous nous sommes sentis portés dans une communion profonde.   Ces journées de commémorations touchent le cœur de notre foi, le cœur de notre vie.   Notre foi n’est pas faite de sommes de connaissances accumulées, mais d’espoir.   C’est ce qu’il nous faut parvenir à découvrir, de manière à pouvoir trouver le chemin de la lumière dans les ténèbres les plus noires.   La foi nous invite à recréer le monde.   Mais, attention, il y a en même temps un danger bien caché, à savoir qu’on ne peut réellement susciter l’espoir et qu’avec des slogans bon marché et des images naïves, on risque de nier la réalité et parfois, trop vite, beaucoup trop vite, utiliser le mot « Dieu » …   Par exemple, lorsque, face à un malade, on lui tient un langage lénifiant en affirmant être certain que tout ira bien et son état s’améliorer.   C’est nier la peur et l’incertitude qui l’angoissent …   Autre exemple, lorsque je déclare que l’an prochain, le coronavirus sera de l’histoire ancienne, j’oublie sciemment les cicatrices profondes dont la distance et l’isolement auront été la cause.

Cependant, l’on peut formuler l’espoir que nous trouverons toujours des moyens pour continuer à nous voir et nous entendre, nous réjouir du fait qu’un jour il nous sera à nouveau permis de nous rassembler, de prier pour que la science réussisse rapidement à endiguer le virus.   Cet espoir, nous ne le formulons pas par nous-mêmes, cet espoir nous est donné par Quelqu’un qui nous parle « N’aies pas peur, je serai toujours là pour toi ».

C’est fortifié par la parole de Dieu et les mots inspirants du Padre Robrecht que nous avons confié à Dieu ceux de nos collègues retournés auprès de Lui …   Et malgré l’indispensable distanciation sociale, nous tenions à partager avec vous, par voie numérique, ce moment de chaleureuse proximité.

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