Les saints militaires: saint Eloi

La vie de saint Eloi.

 

Selis Claude

Fêté le 1 décembre

Saint Eloi n’est pas à proprement parlé un saint militaire mais, saint patron de tous les métiers de la métallurgie, il est bibitivement célébré par tous ces corps de métiers présents au sein de l’armée (dont les Transports).
Né à Limoges à la fin du 6° siècle (588 ?), il mourut le 1 décembre 660 comme évêque de Noyon. C’est sans doute dans les forges installées sur le domaine paternel qu’il acquit son habileté manuelle dans la métallurgie. Il fut introduit à l’atelier monétaire du roi mérovingien Clotaire. Il y fut remarqué pour son savoir-faire mais aussi pour son honnêteté. Il devint orfèvre royal. Dagobert, successeur de Clotaire, le garda à son service. Il en devint le conseiller très écouté (célébré par la chanson populaire) et même l’ambassadeur (auprès des Bretons).
Comme haut-fonctionnaire du palais, il fonda plusieurs abbayes (dont celle de Solignac en 632) [0]. Il fut dès cette époque assez proche de l’esprit des évangélisateurs irlandais et particulièrement de Saint Colomban. Peu de temps après la mort de Dagobert, il entra dans le clergé et devint évêque de Noyon (en 641). Ayant le Tournaisis sous sa juridiction, il y fut un ardent évangélisateur. Il déborda sur la Flandre (Courtrai, Gand, Anvers), parallèlement à St Amand.
Connu et apprécié dès son vivant, son culte [1] se répandit immédiatement et durablement (en France et en Belgique) puisque plus de treize siècles après, cet « Héphaïstos chrétien » est toujours aussi populaire. A travers Saint Eloi, c’est le travail des mains qui est sanctifié, le travail soigné, précis, méticuleux, ingénieux… et honnête. Du point de vue de l’histoire [2], il fait partie de ces personnages qui ont permis une certaine transition entre le monde romain (son Aquitaine natale était restée la plus romaine des provinces) et le nouveau monde, passablement barbare, des Mérovingiens.

(0) La direction en fut confiée à Remacle qui finira plus tard abbé de Stavelot.
(1) Pour une célébration, je recommanderais la lecture de Ecclésiastique 38, 27-32, magnifique description des métiers de l’artisanat.
(2) Lire la biographie historique par Jacques Duquesne, Saint Eloi, Fayard, Paris, 1985.

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