Cette année encore, la Fraternelle Royale et Amicale du 1er et 1/3ème Lanciers a célébré sa « Journée du Souvenir ». La coutume veut que l’aumônier du Régiment commence cette commémoration avec une messe. La date prévue pour cette année 2024 était le vendredi 29 mars. La Providence, toujours efficace, a fait que j’étais justement présent en Belgique, car c’était le Vendredi Saint. Ce jour de l’année ne permettait pas de célébrer une eucharistie, mais les Lanciers ont bien accueilli cette donnée et ont bien compris le caractère particulier de cet office.
La célébration du jour a été adaptée pour répondre aux diverses exigences. Elle a consisté en un chemin de croix durant lequel les fidèles allumaient des luminions qui formaient une croix. Ainsi, les ténèbres de nos vies ont été illuminées par la croix lumineuse du Christ. Les intentions préparées par leur soin ont été également présentées. Cet office de la Passion adapté à nos militaires a été providentiel afin de se souvenir de Celui qui a donné sa vie pour nous et de ceux qui ont donné leur vie pour la patrie.
L’autel formé avec tapis de sol, gamelles, quart de gourde et autres objets militaires a particulièrement frappé les participants qui y voyaient une modalité d’incarner leur réalité dans le culte. Eux-mêmes avaient préparé et ont offert une bâche multicam avec une croix pour contribuer concrètement à cet édifice pour Celui qui nous offre sa gloire. Ils étaient heureux de pouvoir offrir une part d’eux-mêmes pour la célébration. Comme le dit Paul dans son Épître aux Romains : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte (Rm 12, 1).
Le retour des participants a été très positif. La possibilité de vraiment se poser pour réfléchir a été fécond, car nous relisons que trop peu notre chemin à la lumière de l’Évangile.
Après la célébration, nous avons été invités à faire mémoire des anciens tombés au champs d’honneur au monument aux morts. Ceux qui ont participé à l’office ont été rejoints par d’autres. Le devoir de mémoire que nous avons vécu nous rappelle combien l’Évangile s’incarne dans nos militaires qui donne leur vie pour la patrie, car, comme le dit l’évangéliste Jean : il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (Jn 15, 13).
Remercions le Seigneur d’avoir rassemblé ces personnes de bonne volonté autour du souvenir de Celui et de ceux qui ont donné leur vie par amour et dévouement, car il nous rappelle que nous sommes appelés à suivre son exemple, comme le rappelle Pierre dans sa Première Épître : C’est bien à cela que vous avez été appelés, car c’est pour vous que le Christ, lui aussi, a souffert ; il vous a laissé un modèle afin que vous suiviez ses traces (1P 2, 21).
Padre Nicolas Baijot
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