Religion et nationalisme: doctrine des Eglises

La relation entre religion et nationalisme dans la doctrine des Eglises: un essai.

 

Selis Claude

Les références à l’Ecriture

La doctrine fondamentale sur le lien entre les convictions religieuses et l’appartenance à une nation peut, dans le christianisme, se résumer en deux grands principes: d’une part, le chrétien est appelé à être  » loyal » envers sa patrie et donc à en respecter les autorités et les règlements [0] (sauf s’il y a contradiction manifeste et irréductible avec la doctrine chrétienne) [1]; d’autre part, le chrétien ne doit jamais idolâtrer la patrie terrestre, le Royaume de Dieu n’étant pas de ce monde [2]. D’emblée, le christianisme s’est voulu transnational [3] et ouvert à tous les peuples [4].

Une histoire mouvementée

Les péripéties historiques ont largement influencé, dans le sens d’un approfondissement et / ou d’un travestissement, la position de l’Eglise (et bientôt des Eglises) par rapport à la Nation.
Dans un premier temps, les jeunes communautés chrétiennes firent plutôt confiance à l’Empire romain (c’est ce climat qui prévaut dans les premiers écrits du Nouveau Testament). Dans un second temps, celui des persécutions, l’Empire devint le monstre (voir l’Apocalypse de Jean) [5].
A partir de l’édit de l’empereur Constantin (313), le christianisme devint religion d’Etat et l’empereur se considérât comme le protecteur de l’Eglise . Cette confusion des pouvoirs a été appelée le constantinisme.
L’ouvrage de St Augustin, La Cité de Dieu (écrit entre 413-417), établit la théorie des deux pouvoirs (spirituel et temporel), le premier étant moralement supérieur au second (distinction mais subordination), les deux se prêtant un secours mutuel. C’est ce que l’on appelle l’augustinisme politique [6], qui est resté la doctrine officielle des Eglises orthodoxes byzantines.

L’Occident a connu une évolution différente. L’Empire s’étant morcelé suite aux  » invasions barbares » et l’Eglise étant restée seule détentrice de l’idée d’Empire, les papes ont voulu monnayé ce patrimoine en tentant de soumettre l’Etat à l’Eglise [7]. Les prétendants à recréer l’Empire (Clovis, Charlemagne,…) durent ainsi passer par l’Eglise. Mais bientôt les rôles furent inversés [8] et les papes eurent fort à faire pour reconquérir du pouvoir (Querelle des Investitures au 11°s. et Querelle du Sacredoce et du Saint Empire au 12° et 13° siècle) [9]. C’est sur le terrain de la théologie que l’Eglise perdit cette bataille. St Thomas au 13°s. fut partisan de l’autonomie du pouvoir politique sous réserve que celui-ci se soumette au droit naturel et soit ordonné au bien commun. L’idée d’Empire va tout simplement s’étioler à partir du 15°s. au profit du concept d’Etat-Nation défini sur base de particularités (race, territoire, langue, histoire commune, religion). Chaque Etat s’estimera indépendant, autonome, inviolable, maître absolu à l’intérieur de ses frontières. La religion y aura nécessairement une place ou éventuellement pas de place suivant qu’on inclura telle religion dans la définition de telle nationalité (le principe du cujus regio, ejus religio de la Paix d’Augsbourg en 1555, obtenu par la Réforme mais contesté par l’Eglise catholique) ou que l’on renoncera à l’y inclure (comme en France à partir de la Révolution de 1789). Les confessions réformées s’y prêtant plus facilement, on vit apparaître des Eglises nationales (se référant à nouveau à l’augustinisme politique). Même dans la tradition catholique, pourtant unitaire, se manifestèrent des courants nationalisants (le gallicanisme en France, le joséphisme en Autriche, …), âprement combattus, et avec succès, par les ultramontains (partisans d’une uniformité sous autorité romaine) [10]. Après avoir essayé de  » coloniser » de l’intérieur les Etats de tradition catholique (17°-18° s.) [11], la méfiance de l’Eglise à l’égard des Etats-Nations s’est renforcée tout au long du 19°s. [12].
Elle n’acceptera jamais le caractère absolu de la souveraineté nationale en ce qu’il pourrait être contraire au  » bien commun universel » et dans la mesure où il s’estimerait affranchi du  » droit naturel » (et donc du  » droit des gens »).
La tendance des Etats-Nations a été, dès le 17°siècle, de rejeter le droit naturel au profit du contractualisme (droits purement conventionnels relevant de la seule autorité du Prince, d’une Assemblée ou  » du Peuple ») [13]. C’est pour cette raison précise que l’Eglise s’est opposée à l’émergence des démocraties, estimant que le nombre ne fait pas la vérité (et non pas parce qu’elle serait opposée au  » droit des gens », au contraire). Elle a pris le parti de ne plus soutenir que des  » peuples » [14], parfois au prix de discordances avec les clergés nationaux plus engagés envers leur pays. Ainsi, en France, malgré le climat anticlérical, le clergé français s’est engagé à fond à l’occasion de la guerre de 1870 et encore en 1914-18 alors que la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat (avec interdiction des Ordres religieux, etc…) était toute récente (1905) [15]. L’Eglise n’accorda pas son soutien à la Société des Nations au sortir de la guerre de 14-18 (à peine une déclaration polie) [16] non pas par désaccord mais parce qu’elle avait été expressément exclue par certains membres influents anticléricaux. A la veille de la guerre 40, le pape Pie XI a sévèrement condamné l’idéologie nationaliste dans l’encyclique Mit brennender Sorge. Dans ses multiples discours tout au long de la guerre 40, Pie XII n’a cessé de condamner les nationalismes [17].

De Vatican II à Jean-Paul II

Pour en venir à des fondements doctrinaux récents, la référence au Concile Vatican II s’avère incontournable (pour l’Eglise catholique). La doctrine conciliaire concernant les rapports avec  » le monde de ce temps » se trouve définie dans la Constitution  » Gaudium et spes » [18] (dernier texte de la dernière session, voté le 7 décembre 1965). Un seul paragraphe de quelques lignes y est consacré à la Nation:

 » Que les citoyens cultivent avec magnanimité et loyauté l’amour de la patrie, mais sans étroitesse d’esprit, c’est-à-dire de telle façon qu’en même temps ils prennent toujours en considération le bien de toute la famille humaine qui rassemble races, peuples et nations, unis par toutes sortes de liens »

Pour le reste, le texte s’étend beaucoup plus longuement sur  » la sauvegarde de la paix et la construction de la communauté des nations » (constituant tout le chapitre 5). D’autre part, les encycliques de Jean XXIII (Pacem in terris, 1963) et de Paul VI (Populorum Progressio, 1967) s’intéressent également beaucoup plus au développement du Tiers-Monde et aux institutions internationales qu’au concept de Nation. Le nationalisme est le plus souvent affublé de qualificatifs comme « étroit » ou  » égoïste ». Le soutien de Paul VI à l’ONU (visite et discours du 4 octobre 1965) à un moment où cette institution était largement méprisée ne laisse pas de doute sur la politique internationaliste du Vatican à partir de cette époque.

Malgré la très grande constance et cohérence de la politique vaticane, il semble malgré tout que l’attitude de Jean-Paul II soit quelque peu différente. Certes le pape a dénoncé à de multiples reprises le  » nationalisme exacerbé » mais, par ailleurs, le soutien aux  » nations » contre les Etats en Europe Centrale et de l’Est a constitué sa stratégie de déstabilisation du communisme et de l’URSS [19].  » Il n’y a pas de droits de l’homme là où les droits de la nation sont bafoués », expliquait-il solennellement dès 1979 dans l’encyclique Redemptor Hominis [20]. Il revenait encore à la charge en proclamant en 1987 dans Sollicitudo rei socialis:  » Le sens fondamental de l’Etat comme communauté politique consiste en ce que la société qui le compose, le peuple, est maître de son propre destin ». Il est clair que par  » nation » il n’entendait pas  » Etat » mais bien l’identité profonde d’une population ou de minorités nationales. Plus précisément en ce qui concerne la Yougoslavie, les media des pays orthodoxes ont accusé le Vatican d’avoir provoqué l’embrasement par sa reconnaissance précipitée de la Slovénie et de la Croatie (de tradition catholique, en effet). Interpellée formellement sur cette accusation, la Salle de Presse du Saint Siège s’en est expliqué dans un document [21] dans lequel elle ne dément pas son soutien actif à ces pays mais estime que cette reconnaissance s’est faite dans le plus total respect des procédures et conditions diplomatiques [22] et retourne même les torts du côté serbe.

A l’occasion du Synode spécial des évêques sur l’Europe (décembre 1991), la déclaration finale [23] redéfinit en fait une doctrine sur la nation en ces termes:

« Sur le chemin de l’unité de l’Europe, le problème des relations entre nations se pose de nouveau avec acuité en plusieurs régions d’Europe. Les nations représentent des réalisations culturelles vitales qui constituent l’expression de la richesse spirituelle de notre continent. Les différences nationales ne doivent donc pas disparaître, elles doivent au contraire être maintenues et cultivées comme le fondement historique de la solidarité européenne. Après l’effondrement du régime marxiste, qui était liée à une uniformité forcée et à l’oppression des petites nations, voici que de nouveau peuples européens de l’Est et de l’Ouest manifestent des mouvements nationalistes(…). »

La suite du texte rappelle le besoin d’ouverture et de solidarité avec les autres peuples et estime que l’Eglise peut justement aider à transcender les particularismes.

Lors d’une intervention à la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement des 32 pays membres du Conseil de l’Europe (Vienne, 8-9 octobre 93), le cardinal Sodano, Secrétaire d’Etat du Vatican, a rappelé les trois lignes de force de la politique vaticane européenne: le fait que l’Europe est d’abord un patrimoine culturel commun au-delà des aspects organisationnels et des intérêts économiques ; le fait de défendre et d’approfondir le  » droit des peuples » sans encourager un  » nationalisme malsain et agressif » et le fait de travailler à la réconciliation entre les peuples [24].
Un deuxième synode spécial pour l’Europe a été tenu en décembre 1999. Ses travaux préparatoires et ses conclusions [25] sont révélateurs d’un désenchantement profond et d’un renfermement théologique. Totalement absente des Lineamenta, la question politique des nationalismes est abordée dans l’Instrumentum laboris suite, sans doute, aux réactions de Conférences épiscopales mais elle ne couvre qu’une page (le § 85) sur 42. Ce paragraphe s’élève contre  » la surévaluation de caractère absolu à l’appartenance nationale et de la valeur de la nation ». Il s’élève contre  » toute superposition entre l’identité nationale et l’identité religieuse » et soutient que  » l’identité nationale ne se réalise que dans l’ouverture aux autres peuples ». Il préconise une redéfinition de la nation permettant  » à des populations différentes de vivre dans une entité nationale unique, en voyant largement sauvegardés leurs droits et leurs identités propres ». L’engagement à travailler à la réconciliation des peuples est réitéré. Ces textes peuvent être considérés comme la doctrine officielle de l’Eglise catholique sur le sujet.

Du côté des Eglises orthodoxes

Du côté des Eglises orthodoxes, la tradition est différente. L’Eglise orthodoxe est restée longtemps unifiée (jusqu’au 15°s.) dans le cadre de l’Empire byzantin et a pu continuer à vivre de l’augustinisme politique [26]. Les différents sièges patriarcaux existants ne se distinguaient que pour des raisons historiques.
Dans le cadre de l’empire ottoman, l’Eglise a pu vivre sans trop de difficulté au prix d’une soumission politique au pouvoir musulman [27]. Sa structure s’en est même trouvée renforcée puisque le pouvoir ottoman avait institué des  » milliet » ( » nationalité » non géographique mais personnelle suivant les diverses confessions chrétiennes) pour les matières  » personnalisables ». Cependant, tout au long du lent processus de démembrement de l’empire ottoman, diverses régions ont pris leur indépendance au nom de leur identité religieuse. C’est ainsi que diverses Eglises  » autocéphales » se sont créées aux dépens du patriarcat de Constantinople [28]. Ces divisions ne touchaient pas à la doctrine mais bien aux compétences juridiques (nomination des évêques et des prêtres). Chacune de ces Eglises s’est trouvée intimement liée à l’Etat-Nation créé cette fois aux dépens de l’empire ottoman.
Avec l’arrivée du communisme, ces Eglises se sont assez aisément soumises aux nouvelles autorités qui, tout en combattant férocement les  » superstitions » religieuses, ont éventuellement entretenu les Eglises pour le nationalisme patriotique dont elles étaient porteuses [29]. L’effondrement du système soviétique a libéré les Eglises et leur a permis, progressivement, de retrouver leurs moyens d’action et leur place dans la vie sociale (fêtes religieuses publiques et fériées, journaux et publications, associations diverses,…). Ayant servi pendant 70 ou 40 ans de  » conservatoire » de l’âme profonde du peuple, l’Eglise est apparue dans un premier temps comme  » la » référence identitaire post-communiste [30]. Elle craint cependant d’être très vite spoliée des fruits de ses souffrances par le matérialisme occidental ou par le prosélytisme religieux catholique et protestant ou, pire encore, par le déferlement des sectes. Il n’est pas évident que l’Eglise orthodoxe soit doctrinalement prête à aborder la modernité.

(0) Ce principe repose sur la maxime évangélique  » Rendez à César ce qui est à César » (Marc 12,17) ainsi que sur les citations des épîtres:
– Romains 13,1-7:  » Que chacun se soumette aux autorités en charge. Car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu (…). Si bien que celui qui résiste à l’autorité se rebelle contre l’ordre établi par Dieu (…) . Elle est un instrument de Dieu pour faire justice et châtier qui fait le mal. (…) ».
– Tite 3,1:  » Rappelle à tous qu’il faut être soumis aux magistrats et aux autorités (…). »
– 1 Pierre 2,13-17:  » Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute institution humaine: soit au roi, comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir ceux qui font le mal… »
(1) Ce principe repose essentiellement sur Actes 5,19:  » il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». D’autre part, la doctrine sur l’objection de conscience ou la désobéissance civile a encore été élaborée au Moyen-Age par St Thomas d’Aquin ( dans la Somme théologique 2a 2ae question 104 et dans le traité de Regno I,6).
(2) Evangile de Jean 18,36.
(3)  » Il n’y a plus ni Juif, ni Grec… » (Galates 3,27-28).
(4)  » Parthes, Mèdes et Elamites, …tous, nous les entendons dans nos langues » (Actes 2,9-11).
(5) Voir les thèmes de la  » Bête » et de  » Babylone » dans l’Apocalypse de Jean (chap.13 ; 17 ; etc…).
(6) Voir Arquillière, L’augustinisme politique, Paris, 1934 ou Quillet, art. Augustin in Dict. de philosophie politique, PUF, 1996, pp.36-47. L’augustinisme politique au Moyen-Age (redéfinit par Gélase à la fin du 5°s.) peut être résumé comme suit: chaque pouvoir est autonome dans sa sphère, subordonné à l’autre dans la sphère de l’autre ; les deux puissances sont également nécessaires à l’ordre divin ; cependant l’auctoritas du Pontife l’emporte sur la potestas des rois.
(7) Selon le pape Grégoire le Grand ou un Isidore de Séville (7°s.), le pape est le chef spirituel de la chrétienté et l’empereur son ministre temporel. Le rôle primordial du royaume terrestre est de servir l’Eglise. Il s’agit là de hiérocratie. On connaît aussi la théorie des deux glaives selon St Bernard (11°s.): les deux relèvent de l’Eglise mais l’un (le spirituel) est tiré par l’Eglise tandis que l’autre (le matériel) est tiré pour l’Eglise.
(8) Voir Amman et Dumas, L’Eglise au pouvoir des laïcs (885-1057), vol.7 de l’Histoire de l’Eglise, ss.dir. Fliche et Martin, Bloud et Gay, Paris, 1948.
(9) Voir vol.8 de Fliche et Martin.
(10) Voir chap.9 du vol.21 de Fliche et Martin.
(11) Voir vol.19, t.1 et 2 de Fliche et Martin.
(12) Voir Aubert, R., Le Pontificat de Pie IX, vol.21 de Fliche et Martin.
(13) Locke, Hobbes, Rousseau, Kant,…
(14) Cela apparaît subtilement mais clairement dans les discours pontificaux de l’époque: voir Y.de la Brière, La patrie et la paix (documents pontificaux de Léon XIII à Pie IX), DDB, Paris, 1937.
(15) Mais celle-ci fut plusieurs fois largement amendée dès après 1918.
(16) Dans l’encyclique Pacem de Benoît XV.
(17) Tonneau, Le pape, la guerre et la paix, Cerf, Paris, 1942; Coste, Le problème du droit de la guerre dans la pensée de Pie XII, Aubier, Paris, 1962.
(18) Sur l’historique de ce texte et commentaires, voir Tucci, La vie de la communauté politique in L’Eglise dans le monde de ce temps, coll. Unam Sanctam 65b, Cerf, Paris, 1967, pp.517-570 ; Dubarle, La sauvegarde de la paix et la construction de la communauté des Nations, in ibid., pp.571-630 ; Calvez, La communauté politique, in Schéma XIII, commentaires, Mame, Paris, 1967, pp.279-234 ; Dubarle, Le Schéma XIII et la guerre, in ibid., pp.327-390.
(19) Voir Milcent, A l’Est du Vatican. La papauté et les démocraties populaires, Cerf, 1980.
(20) Voir les analyses de la politique vaticane dans J-B d’Onorio (éd.), Le Vatican et la politique européenne, Mame, Paris, 1994 et dans J-B d’Onorio (ss.dir.), Le Saint Siège dans les relations internationales, Cerf/Cujas, Paris, 1989.
(21) Osservatore Romano du 24 déc.1991.
(22) La Croatie a été reconnue par le Vatican le 13/1/92, soit pas même un mois après sa reconnaissance par la CEE (16/12/91). On sait que c’est l’Allemagne qui a pressé la CEE pour une reconnaissance aussi rapide (indépendance autoproclamée le 25/6/91). Il n’est pas exclu que le Vatican ait pressé l’Allemagne…
(23) Texte dans la même livraison de l’Osservatore Romano du 24 déc.1991.
(24) Texte in Documentation Catholique n°2083 du 5/12/93.
(25) Premier document préparatoire (Lineamenta) in Documentation Catholique n°2182 du 17/5/98 ; deuxième document préparatoire (Instrumentum laboris) in DC n°2210 du 19/9/99.
(26) Ouvrage de référence: Ahrweiler, H., L’idéologie politique de l’Empire byzantin, PUF, Paris, 1975 ou Dagron, G., Empereur et prêtre. Etude sur le césaropapisme byzantin, NRF-Gallimard, Paris, 1996. Dans le cadre de l’oppression communiste, si le principe de l’assistance mutuelle ne s’avérait pas pratiquable, les Eglises ont choisi la collaboration ou l’isolement. Le mouvement slavophile préconisait la rupture de toute relation et situait la foi orthodoxe au niveau de l’âme du peuple.
(27) Ouvrage de référence: Ducellier, A., Chrétien d’Orient et Islam au Moyen-Age (7°-15°s.), coll. U, Armand Colin, Paris, 1996.
(28) C’est ainsi que ce siège historique a perdu à peu près toute influence aujourd’hui. Il n’est pas étonnant que son patriarche actuel, Bartholomé, soit plutôt en désaccord avec les églises autocéphales sur un lien trop fort entre orthodoxie et nationalité.
(29) Les Catholiques dans les pays de l’Est ont été bien plus persécutés que les Orthodoxes, précisément dans la mesure où ils prétendaient relever d’une autorité transnationale indépendante: le Vatican. Sur le sujet des relations diplomatiques entre le Vatican et Moscou durant la guerre froide, voir: Mourin, M., Le Vatican et l’URSS, Paris, 1965 ; Floridi, U., Moscou et le Vatican , France-Empire, Paris, 1976 ; Wenger, A., Rome et Moscou, Centurion, Paris, 1987 ; Riccardi, A., Il Vaticano e Mosca (1940-1990), Roma, 1993.
(30) Voir Gillet, O., Les Eglises orthodoxes et les nationalismes dans les Balkans: de l’émancipation des peuples à l’  » épuration ethnique » in Les religions et la violence, coll. La pensée et les hommes, ULB, Bruxelles, 1998, pp.59-73 ; voir aussi Barnas, T., Eglises et minorités en Europe postcommuniste in Irénikon 3(1993), pp. 307-334.

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