Les saints militaires: saint Martin de Tours

La vie de saint Martin de Tours.

 

Selis Claude

Fêté le 11 novembre

Martin naquit en 316 ou 317 dans la province romaine de Pannonie (la Hongrie actuelle), de père militaire, mais il passa son enfance en Italie du Nord où celui-ci était caserné à cette époque. Le christianisme venait d’être reconnu comme religion dans l’Empire romain (la conversion de l’empereur Constantin date de 313) mais les parents de Martin n’étaient pas chrétiens. Les fils de militaire étant obligés à cette époque de prester un terme à l’armée, Martin fut enrôlé dès ses 15 ans et fut en garnison à Amiens (France). C’est là qu’eut lieu la fameuse scène du  » partage du manteau » alors que Martin était déjà catéchumène mais pas encore baptisé. Il le fut à ses 18 ans à la suite d’un long cheminement personnel. Il semble qu’il y ait eu très vite après 313 de nombreux chrétiens dans l’armée romaine, soucieux sans doute de défendre un certain nombre de valeurs dont la  » pax romana » n’était certainement pas la moindre. A la différence de Saint Maurice, un siècle plus tôt, Martin n’eut aucune difficulté à vivre sa foi au sein de l’armée. Il l’a quitta  » mission accomplie » ( » honesta missio ») à 25 ans et semble y avoir apprécié une école naturelle d’ascèse, la vie communautaire, l’entraide et le sens du sacrifice.

Il se mit alors au service de l’évêque Hilaire de Poitiers, parcourant les campagnes pour aider les pauvres et évangéliser. Il ne manqua pas de retourner en Pannonie où ses parents s’étaient retirés. A cette occasion, il parcourut les Balkans et particulièrement l’Illyrie (la Croatie actuelle). Il s’installa un moment dans cette Italie du Nord (Milan et Gênes) qu’il avait connu enfant. Revenu en Gaule, il s’installe à Ligugé (non loin de Poitiers) en ermite. Il est bientôt rejoint par quelques disciples. Il inaugure ainsi un première forme de vie monastique en Occident (sans règles bien précises), bien avant Saint Benoît (8°s.), centrée sur l’ascèse, le soulagement de la misère et l’évangélisation.

Sa renommée était telle qu’en 371 les chrétiens de Tours le forcèrent à accepter la succession épiscopale dans leur ville. Il continua cependant à vivre selon son ancien mode de vie et à se consacrer au soulagement de la misère et à l’évangélisation des campagnes. Il fut assurément un évêque non-conformiste, ce qui lui valut de sérieux ennuis de la part d’autres évêques de Gaule (l’accusant de l’une ou l’autre  » hérésie »). Les empereurs (Valentinien I° et Maxence, installés à Trêves) le consultèrent, quant à eux, à diverses reprises. Martin mourut le 11 novembre 397 à Tours. Son culte se répandit très rapidement dans toute l’Europe. Plus de 500 villages portent son nom et plus de 4.000 églises lui sont consacrés. Il fut le patron des dynasties royales de France depuis la monarchie franque jusqu’aux Capétiens.

St Martin est fêté le 11 novembre, jour de sa mort. Le fait que cela corresponde actuellement au jour de l’armistice pourrait être une occasion de remettre en valeur la qualité de militaire du saint et son attachement à la  » pax romana ».

Les lectures prévues au Lectionnaire sont :
Tite 3,1-7 (soumission aux autorités,  » vie bonne » et bonté salvatrice de Dieu)
Luc 17,11-19 (guérison des dix lépreux)

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